Le guide du bouturage

Sortez vos ciseaux, le printemps est bien là, place aux boutures !

1 – Les boutures, késaco ?

Le bouturage est une méthode de multiplication des végétaux. Cette méthode consiste à prélever un élément (feuille, tige, racine …) d’une plante-mère, et de mettre l’élément prélevé généralement en eau ou en terre. Cette technique permet de cloner nos plantes vertes préférées.

Quelles plantes peuvent se bouturer ?

Presque toutes les plantes sont bouturables, les annuelles, les vivaces, les arbustes, les arbres, plantes grimpantes, et ce qui nous intéresse le plus : les plantes d’intérieur. Remarque certaines plantes ayant des tiges ligneuses (qui ont un aspect bois), la méthode de multiplication sera légèrement différente des tiges plus classiques. C’est le cas des arbres et des arbustes, mais également de certaines plantes d’intérieur, comme les ficus par exemple, ces plantes accepteront plus facilement un bouturage en terre plutôt qu’en eau même s’il existe des exceptions comme les hoyas ou les ficus benjamina qui se bouturent facilement en eau en suivant la technique du bouturage de tige

2 – Pourquoi bouturer ?

Bouturer nos plantes a plusieurs avantages, cela permet de multiplier nos spécimens, soit pour peupler davantage notre jungle intérieure, soit pour les partager avec nos proches, ou encore pour les échanger contre de nouvelles variétés (pour les échanger, il existe de nombreux groupes “Troque ta plante”, sur Facebook, vous en trouverez certainement un dans votre région, il existe également quelques applications qui permettent l’échange de plantes en physique ou par envoi ). Un autre intérêt du bouturage est de pouvoir redonner de la splendeur à nos plantes en regarnissant les pots de celles étant le plus effeuillées, cet avantage est très répandu notamment pour les plantes retombantes.

3 – Méthodes de bouturage

# bouturage en eau

C’est la méthode la plus simple à notre sens, la plus économique et ludique (on peut observer le système racinaire).

Il faut veiller à changer l’eau régulièrement ou mettre un morceau de charbon afin que l’eau reste propre et claire.

Quand les racines atteignent quelques centimètres, il faut prévoir un rempotage.

# bouturage en terre

Le bouturage en terre n’impose pas la contrainte du rempotage, mais présente quelques difficultés notamment pour maintenir le terreau humide.

Pour la multiplication en terre vous aurez besoin d’un petit pot ainsi que du terreau pour semis, en effet les racines étant encore très fragiles il est préférable d’avoir un terreau sans gros morceaux (vous pouvez le tamiser pour être sûr de vous), pour qu’elles puissent se développer correctement. il faudra veiller à garder le terreau bien humide mais pas détrempé pour éviter la pourriture.

4 – À l’action !

Avant de démarrer, notons qu’il existe de nombreuses variétés de plantes et leurs besoins sont tous différents, n’hésitez pas à vous renseigner au préalable.

Pour favoriser vos chances de réussite choisissez une plante-mère saine et vigoureuse, et n’hésitez pas à préparer plusieurs boutures.

Le bouturage s’effectue de préférence hors période hivernale, entre mars et septembre et hors période de floraison de la plante verte sélectionnée.

Vous êtes fin prêt pour commencer à multiplier vos végétaux !

Ici nous allons voir les 4 principales techniques de bouturages, tige, tige avec pétiole, feuille et multiplication par rejets.

Pour ces 4 techniques vous aurez besoin :

# Le bouturage de tige

Pour quelles plantes : Pothos, Tradescentia, Monstera, Philodendron etc

Le bouturage de tige est la technique la plus répandue puisqu’elle est adaptée à un grand nombre de plantes d’intérieur mais aussi de plantes d’extérieur. Pour bouturer une tige, la plante doit former un nœud, c’est-à-dire l’endroit où la feuille ou le rameau forme un point d’attache avec la tige. Le nœud est important car c’est la seule zone capable de développer de nouvelles racines, car c’est ici que se concentre un grand nombre d’hormones qui favorisent le développement de la plante. La règle est donc de toujours couper en dessous d’un nœud, dans certains cas il est également préférable de couper quelques feuilles sur la bouture prélevée et d’en laisser 2 ou 3. Cela évite la pourriture des feuilles les plus basses au contact de l’eau ou de la terre, et permet à la bouture de concentrer son énergie dans les feuilles restantes.

Pour débuter, on vous conseille de tester sur l’une des plantes les plus simples à multiplier, la tradescantia ou plus communément appelée misère, grâce à cette plante vous pourrez facilement vous essayer à cette technique sans trop de risques !

# Le bouturage de tige avec pétiole

Pour quelles plantes : Peperomia, Bégonia, Kalanchoe etc

Le pétiole est la partie qui relie la feuille à la tige principale. Cette technique consiste à prélever une feuille avec son pétiole (4 – 5 cm), puis de l’immerger en veillant à ce que la feuille ne soit pas au contact de l’eau (pour ce fait vous pouvez utiliser des supports à boutures, type bobèche) pour éviter tout risque de pourriture. Au bout de quelques semaines vous pourrez voir des racines apparaître, voire même de nouvelles feuilles.

# Le bouturage de feuilles

Pour quelles plantes : Succulentes, Bégonia Rex, Saint Paulia etc.

Cette technique est principalement dédiée aux succulentes, mais fonctionne également avec quelques autres plantes. Il suffit de détacher quelques feuilles de la plante-mère et de les disposer horizontalement sur du terreau et de brumiser une fois par jour autour de la feuille sans la toucher pour éviter la pourriture. Cette bouture aura besoin d’un endroit particulièrement lumineux et chaleureux.

# Le bouturage par séparation des rejets

Pour quelles plantes : Pilea, Chlorophytum, Sempervivum etc.

Vous avez remarqué que votre plante fait plein de petits bébés autour d’elle ? Et bien c’est ce qu’on appelle des rejets. Cela permet à la plante-mère de se reproduire et d’assurer sa descendance. Avant de couper les rejets il faut s’assurer qu’ils aient au moins 3 feuilles bien développées. Pour les rejets aériens (comme pour les Chlorophytum) il suffit de couper la tige qui relie le bébé à la mère, cette tige peut être supprimée.

Pour les rejets qui sortent de terre, gratter le substrat autour du bébé sur quelques centimètres pour pouvoir le séparer de la mère sans risque. Ensuite, placez la bouture directement en eau ou en terre et attendez quelques jours le développement du système racinaire.

Astuce : Vous êtes d’un naturel pressé ou vous craignez que votre bouture ne prenne pas ? Rassurez-vous, il existe une solution ! L’hormone de bouturage est un excellent allié pour le clonage de vos plantes, qu’elle soit liquide, en gel ou en poudre, elle favorise l’émission et la reprise des premières racines de votre bouture.

Vous pourrez trouver ces hormones en jardinerie, en boutique spécialisée ou encore en ligne.

Mais avant de vous lancer dans l’achat d’hormones prête à l’emploi, sachez qu’il est possible d’en fabriquer facilement à base d’eau de saule (il suffit de faire macérer des tiges de saule pendant 3/4 semaines).

Et pour les plus astucieux, mixez les variétés dans vos récipients ! Certaines plantes ont une plus forte concentration d’hormones, et permettent aisément de booster ses congénères, c’est le cas de la Tradescantia (misère).

Et voilà pour les principales techniques de bouturages, évidemment il existe bien d’autres techniques comme la multiplication par racines, marcottage, greffage… mais c’est une autre histoire et mérite un approfondissement plus poussé, et chez Toupouss on aime quand cela reste simple.

Pour aller plus loin :

Aller au e-shop